lundi 8 mai 2023

Séjour dans le Cotentin du dimanche 30/04/23 au vendredi 05/05/23

 

En route vers le Cotentin avec Rosko Rando

du dimanche 30/04/23 au vendredi 05/05/23 - organisé par Marielle.

J1 - Arrivée en fin d'après-midi au Home du Cotentin (Cap France) situé au cœur de la station balnéaire d'AGON-COUTAINVILLE (Manche), à 50 m du front de mer et de la digue promenade. Nous sommes accueillis par Pascale et Vincent, le soleil est au rendez-vous. Nous prenons possession de nos chambres avant d'aller nous promener sur la digue et de découvrir une très jolie cabane "la poulette" qui, depuis 1926, a résisté à toutes les tempêtes. et, pour certains d'entre-nous.....de déguster une glace, et même quelques huitres arrosées d' un petit verre de vin blanc.

J2 -

Arnaud nous guidera vers BLAINVILLE SUR MER (15-20 km) le long d'immenses  dunes et plages. Lors de très fort coefficients la mer se retire jusqu'à 5 km et la pêche à pied est importante : coquillages, crustacés.... Les associations, la commune, les marins pêcheurs et les conchyliculteurs de Blainville-sur-Mer organisent, cette année, la première fête autour de la moussette, nom donné aux araignées de mer juvéniles qui envahissent nos côtes au printemps. La moussette fait l'objet d'échanges dans le groupe : certains les rejettent à la mer pour qu'elles grandissent, d'autres, plus pragmatiques, rêvent de les déguster.....

Des "bateaux roulants" : en effet, la pratique consistant à procéder à la mise à l’eau et au relevage des navires depuis les plages au moyen de véhicules motorisés s’est développée sur le littoral, notamment à cause de la configuration des lieux, un estran important et un nombre réduit de ports.

L'ostréiculture, activité économique n° 1, compte 190 ha de parcs d'élevage sur Blainville. la n° 2 étant l'élevage : agneaux de pré-salé, chevaux, vaches laitières.

Sur le territoire de GOUVILLE nous découvrons d'adorables cabines en bois aux toits colorés qui font désormais partie du patrimoine culturel et architectural de la commune. Avant 1939 une dizaine de cabines sont disséminées dans la dune. Elles disparaissent en 1940 pendant l'occupation allemande et sont reconstruites après la Libération. Elles permettent d'y ranger matériel et jeux de plage ou de pêche à pied. Au nombre de 70, elles sont soumises à un règlement dans le cadre du PLU de Gouville-sur-Mer; il est interdit d'en bâtir de nouvelles.

Pique nique dans les dunes, Retour au Home du Cotentin par  la campagne verdoyante et apaisante.

 

J3 - GOURY - CAP DE LA HAGUE

GOURY est situé au bout du monde sur la commune d’Auderville au cap de la Hague C’est l’un des plus forts courants de marée du monde. Ses courants sont les plus forts d’Europe et rendent la navigation très difficile. Les légendes racontent que : "Vikings et Normands finirent par poser là définitivement leurs sacs de baroudeurs des mers Comme si, découvrant le paradis, ils s'étaient fondus dans le paysage, oubliant leurs racines et même leur langue originelle."

Intriguée par La toponymie des noms de "VILLE", j'ai voulu en savoir un peu plus : La Hague est profondément marquée et enracinée par une toponymie scandinave (parfois germanique) omniprésente. Omonville (le domaine d'Asmundr ou Osmundr), Eculleville (le domaine de Skuli) etc. Peu de noms de villes ou de villages échappent à cette règle, à ce legs, ce témoignage d'une présence viking initiée dès le début du Xe siècle lors de raids puis, progressivement, par l'implantation et la sédentarisation de ces Nordiques dans le futur duché de Normandie.

GOURY son phare de la Haye , sa croix, ses petits murets si caractéristiques qui lui confèrent l’appellation de Petite Irlande.

Nous  traverserons de grandes plages de galets, emprunterons des sentiers escarpés de pierres et de bruyères, cette partie de la presqu’île a des airs de bout du monde. Nous franchissons, plus ou moins facilement, talus et clôtures..... en évitant les pâtures et les taureaux......C'est réellement une "très belle balade" !

Pique-nique. L'après-midi quelques courageux continueront la découverte d'un panorama ressemblant à notre presqu'île de Crozon,

Arnaud nous raconte l'histoire du plus petit port de France : PORT RACINE.

Au retour, petit détour vers BARNEVILLE CARTERET et La Maison du Biscuit, l'une des dernières biscuiteries artisanales de Normandie. Depuis 1903, les recettes sont transmises de génération en génération dans la famille Burnouf.

Dégustation et achats de petits fours financiers, madeleines, sablés, meringues et autres douceurs concoctées sur place, à base d'ingrédients régionaux. Je doute que tous les achats soient arrivés à bon port à Roscoff ! trop bon !

 

J4- Le Mont Saint Michel                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

Visite libre le matin

Le Mont Saint Michel   tire son nom de l'îlot rocheux consacré à Saint Michel où s’élève aujourd’hui une abbaye, anciennement bénédictine  et désormais confiée aux  Fraternités monastiques de Jérusalem

Monastère, prison.... le Mont a traversé l'histoire. En 1922, le culte est restauré dans l'abbatiale.

La fréquentation du site et de l'abbaye est concentrée dans le temps avec une moyenne journalière approchant les 12 000 visiteurs et des pics dépassant les 16 000 visiteurs par jour, On aimerait pouvoir visiter ce magnifique site.... vide de touristes. Sa magie est d' apparaître au loin lorsque nous l'approchons (avis personnel). Nous pique-niquons au gré d'une place trouvée libre sur les marches au milieu de la foule lorsque le flux de visiteurs se fait de moins en moins dense au fur et à mesure de l'ascension vers l'abbaye (sic).

A 13 h 30 Nous retrouvons Julien qui nous guidera à travers l'estran vers L'ILE DE TOMBELAINE sur la rive droite de la Sée qui peut être atteinte à marée basse

Environ 4 heures de traversée AR. Nous mettons les pieds dans la tangue

Nous traversons notre premier cours d’eau. Les deux fleuves (la Sée et la Sélune) qui nous séparent de TOMBELAINE font partie des dangers de la baie à cause du courant, des trous d’eau ou de leur sol instable.

Par expérience Julien repère facilement les zones délicates et profondes pour les éviter. Dans la baie, dit-il, il faut marcher d’un pas assuré. Si le sol est un peu souple sous vos pieds, mieux vaut éviter de s’arrêter pour ne pas risquer l’enlisement. On peut s'enliser jusqu’au thorax et rester bloqué sans parvenir à se dégager dans ce cas : faire des petits battements avec une première jambe pour l’extraire puis répéter avec la deuxième jambe en prenant appui sur celle qui est sortie des sables mouvants. Conclusion : Il est fortement déconseillé de s'y aventurer sans la présence d'un guide expérimenté. Sur le retour, Julien devra interpeller 3 jeunes touristes inconscients des danger de la baie alors que la marée allait monter.

Julien en profite pour nous expliquer le phénomène des marées de la baie du Mont St-Michel, dont la vie est troublée par de puissantes marées. On compte plusieurs espèces de poissons : des migrateurs (saumons, lamproie), des poissons fidèles à l’estuaire comme les mulets ou de petits crustacés…

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

On peut également y voir des phoques gris qui ont élu domicile dans ce vaste espace.

 

Au XIe siècle, deux moines, Anastase et Robert, quittèrent le Mont-Saint-Michel pour se retirer en ermites à TOMBELAINE . En 1137, Bernard le Vénérable y fonde un prieuré et l'îlot devint un lieu de pèlerinage. L'église fut dédiée à Notre-Dame de la Gisante ou Notre-Dame de Tombelaine.

Durant les guerres de religion, le Comte de Montgomery fait du rocher son repaire et y abrite sa maîtresse. 

 Une légende rapporte d'ailleurs "qu' une jeune fille du nom d'Hélène, n'ayant pu suivre Montgomery, son amant, qui allait avec le duc Guillaume conquérir l'Angleterre, se suicida  quand elle eut perdu de vue le                                                                                                                                                                                                       vaisseau qui emportait sa vie ».  Le nom de l'îlot serait alors issu d'une corruption de « Tombe Hélène »

Le point culminant de l'îlot est le pic de la Folie qui s'élève à 45 mètres  pour une longueur de 250 mètres, une largeur de 150 mètres et une superficie de trois hectares.

Tombelaine est la troisième colonie insulaire de reproduction pour les oiseaux marins en Normandie. L'accès à l'îlot est interdit du 15 mars au 31 juillet.

 

J5 - VISITE DES ATELIERS OSTREICOLES

 

Claude - 79 ans - autodidacte (menuisier, passionné par la mer) nous tient en haleine depuis la découverte de La zone conchylicole de BLAINVILLE SUR MER qui est l'une des plus importantes du département, jusqu'à......la vente sur étal et... la dégustation !

Le captage des naissains impossible en Normandie à cause des forts courants et des marées. C'est de Charente Maritime, du Bassin d'Arcachon etc... (où la reproduction de l'huitre se fait de manière naturelle) que viendront les naissains.

Claude détaille les étapes de l’élevage des huîtres qui vont être triées et mises dans des poches grillagées. Ces dernières sont posées sur des tables d’élevage et submergées par les marées jusqu’à leur maturité.

Une fois les poches disposées en mer, elles y resteront 3 ans. Chaque année, l’ostréiculteur va réaliser de nombreuses actions pour aider les huîtres à se développer naturellement. Ainsi, les poches sont retournées régulièrement pour limiter le développement d’algues et décoller les huîtres favorisant ainsi                                                                                                                                           leur croissance.

Elles passent par l’affinage qui permet d’améliorer le goût et la qualité de l’huître. Une fois arrivées à la taille idéale, les huîtres sont placées dans des bassins d’eau de mer peu profonds appelés des “claires”.

Claude est intarissable, non seulement sur les huîtres mais sur toute les richesses que nous offre la mer : homards, araignées et nos fameuses moussettes...... crevettes, bulots etc.... Nous apprenons ainsi que la France est le premier producteur d’huîtres en Europe mais que la Normandie représente à elle seule 80% de la production de bulots en France ! Ces derniers sont incontournables sur ses côtes.

Muriel, la fille de Claude, nous présente de belles planches photographiques de faune et flore maritimes. Elle me confie "mon père ne peut plus aller à la mer alors je vais faire les photos et ensuite il fait des recherches sur Google". Quelle belle leçon de vie !

 

l'Après-midi :

LE HAVRE DE SAINT GERMAIN SUR AY est l'un des plus grands espaces et des plus sauvages de la côte ouest du Cotentin. Ce circuit nous permettra de découvrir une flore et une faune très spécifiques de ces milieux littoraux que sont le havre, les dunes et les « mielles » (dunes cultivées pour le maraîchage).

 

J6 -     Nous partons d'AGON COUTAINVILLE vers LA POINTE D'AGON espace sauvage et vivant qui change continuellement de visage au gré des marais et de la luminosité. Site naturel classé depuis 1989, entre les mielles, étendues sablonneuses et les herbus pacagés par les moutons avec une vue magnifique sur l'estuaire de la Sienne et le havre de Regnéville.
La Pointe d'Agon cache d'insoupçonnables richesses. Parmi les 400 espèces de plantes du lieu, on trouve l'oyat, ou encore la salicorne, la lavande de mer, l'aster, l'orchis ....

Un curieux alignement de pierres dressées vers le ciel reprend la forme d’un navire de guerre viking

Un vaste champ où broutent tranquillement des moutons de pré-salé. Chaque soir, le troupeau se divise en "code couleur" pour revenir vers leur abreuvoirs respectifs car toute la journée ils ont brouté l'herbe salée et bu de l'eau de mer alors...... l'eau fraîche !

Arnaud nous explique que lors d'un coefficient supérieur à 100 la mer recouvre les pré-salé.

Le Phare de la Pointe d'Agon date de 1856, il est en pierre de taille du pays. Il faut imaginer qu’à l’époque la mer était plus proche et que les bateaux français, anglais et norvégiens… passaient pratiquement à ses pieds.

Il est classé comme un feu et non comme un phare. couvert de zinc pour résister au vent, il assure depuis 1856 le repérage des marins.

Anciennement , à la place du phare il y avait un fort : Le fort du Bec d’Agon, il fut détruit par une marée en 1776.

Un peu plus de 14 km de randonnée.


Déjeuner au Home et départ vers Roscoff après un excellent séjour, riche en échanges. la convivialité était de mise, les participants changeant spontanément de place lors des repas, s'entraidant lors des randonnées.....

Chaque soir, le Home nous proposait une animation. La veille de notre départ un groupe folklorique local avec lequel nous avons dansé.

 

le 6/05/23 

Yvonne QUERE

 Lien vers les photos ICI

 

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